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L’ambition de la Belgique est de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 55 % d’ici à 2030 et de rendre le pays climatiquement neutre d’ici à 2050. Les combustibles fossiles les plus polluants, tels que le charbon et le mazout, représentent la plus grande partie de nos émissions et sont principalement utilisés dans les secteurs industriels ou les habitations plus anciennes. Par exemple, près de 1,5 million de ménages belges se chauffent au mazout, et en Wallonie, on parle même d’un ménage sur deux qui se chauffe avec ce combustible fossile.

Afin d’atteindre les objectifs susmentionnés dans les délais impartis, les autorités publiques travaillent depuis plusieurs années à la réduction progressive des vecteurs énergétiques les plus polluants et des différents types de primes qui ont vu le jour. Si la Wallonie a encore du pain sur la planche pour les décideurs politiques, la Flandre a déjà pris les mesures nécessaires. Vous trouverez ci-dessous une liste des différents plans de réduction progressive:

La Flandre:

Abandon progressif du mazout

Depuis le 1er janvier 2022, la Flandre interdit l’installation ou le remplacement de chaudières à mazout dans les nouveaux bâtiments ou les rénovations énergétiques majeures. En outre, le remplacement des chaudières à mazout est désormais interdit dans les zones raccordées au gaz naturel. Heureusement, les chaudières à condensation au gaz propane sont reconnues comme une alternative pour les habitations mal isolées.

Abandon progressif du chauffage fossile

Depuis le 1er janvier 2021, le gouvernement flamand a interdit les raccordements au gaz naturel pour les nouveaux projets de construction à grande échelle. L’utilisation de raccordements au propane est également concernée. À partir de 2023, il est obligatoire d’utiliser un chauffage à basse température (45°) dans les nouveaux bâtiments. En 2025, l’interdiction de se raccorder au réseau de gaz s’appliquera également aux nouveaux projets de construction.

Rénovations

A partir du 1er janvier 2023, une obligation de rénovation s’appliquera aux bâtiments résidentiels : les maisons avec une étiquette E ou F devront être obligatoirement rénovées pour atteindre l’étiquette D ou une meilleure classification dans les cinq ans suivant l’achat. Cette obligation devient plus stricte à partir de 2028, l’étiquette C devenant obligatoire. À partir de 2035, l’étiquette B sera exigée, et à partir de 2040, l’étiquette A sera obligatoire.

La Wallonie

Abandon progressif du mazout

A partir du 1er mars 2025, l’installation de chaudières à mazout dans les nouveaux bâtiments sera interdite. Un an plus tard, en 2026, cette interdiction sera étendue au remplacement des chaudières à mazout dans les bâtiments existants. Cette mesure aura un effet sans précédent sur l’approvisionnement énergétique des ménages wallons. Au total, 687 500 chaudières devront être remplacées sur une période de 25 ans (durée de vie moyenne des chaudières à mazout). Compte tenu de l’impact social potentiel, nous demandons que les alternatives à faible émission de carbone, y compris les chaudières à condensation fonctionnant au propane ou aux gaz liquides renouvelables, ne soient pas restreintes pendant cette période de transition. Le gouvernement wallon accordera une prime pour l’enlèvement des citernes à mazout et l’installation d’une alternative renouvelable.

Abandon progressif du chauffage fossile

Ici, le gouvernement wallon n’a pas encore pris de mesures, car l’abandon complet des combustibles fossiles est en cours de préparation par le gouvernement. L’accent sera mis sur la défossilisation du réseau de gaz naturel existant.

Rénovations

À partir du 1er juillet 2026, une obligation de rénovation entrera en vigueur pour les bâtiments résidentiels : les maisons portant les étiquettes E, F et G devront être rénovées pour atteindre l’étiquette D ou une meilleure note dans les cinq ans suivant l’achat. L’étiquette A ne deviendra obligatoire qu’à partir du 1er juillet 2041.

Mais que se passe-t-il à Bruxelles?

La Région de Bruxelles-Capitale interdira l’installation et le remplacement des chaudières à mazout à partir du 1er janvier 2025. Par ailleurs, la possibilité d’abandonner progressivement le chauffage fossile est actuellement à l’étude.

Assurer une transition énergétique inclusive

Febupro soutient pleinement les objectifs climatiques de la Belgique, mais souhaite souligner la nécessité d’une transition énergétique inclusive à laquelle tout le monde peut participer, quel que soit l’état de son logement ou sa catégorie de revenus.
Plus de 60 % des maisons belges ont été construites avant 1970, à une époque où l’efficacité énergétique n’était absolument pas une priorité. La Belgique compte un très grand nombre de maisons uniques et unifamiliales et, en outre, nos maisons belges sont 30 % plus grandes que la moyenne européenne. Pour les maisons plus anciennes, plus grandes et insuffisamment isolées, les pompes à chaleur sont une solution de chauffage moins appropriée parce qu’elles ne fonctionnent pas de manière optimale dans ces types de bâtiments à faible rendement énergétique.

Par ailleurs, la réglementation actuelle en Flandre continue d’autoriser l’installation de nouvelles chaudières à mazout dans les habitations existantes si celles-ci sont situées dans des zones non raccordées au réseau de gaz naturel. Cette distinction n’est pas du tout nécessaire puisque le propane est facilement disponible dans ces zones et qu’il s’agit d’une alternative à faible teneur en carbone par rapport au mazout. La Flandre peut donc affiner l’interdiction de remplacer les chaudières à mazout en la mettant sur un pied d’égalité avec Bruxelles et la Wallonie, où cette exception n’existe pas.

En Wallonie, par contre, l’impact de la réglementation est potentiellement encore plus important puisqu’un total de 687 500 chaudières devront être remplacées sur une période de 25 ans (durée de vie moyenne d’une chaudière à mazout). Compte tenu de l’impact social potentiel, nous demandons qu’il n’y ait pas d’autres restrictions sur les alternatives à faible teneur en carbone, y compris les chaudières à condensation fonctionnant au propane ou aux gaz liquides renouvelables, au cours de la période de transition.

Le potentiel des gaz (liquides) renouvelables devrait être reconnu par les différentes autorités belges et déployé dès que possible en tant qu’alternative à part entière dans la stratégie de transition énergétique pour le chauffage. Les membres de FeBuPro ont fait d’énormes efforts ces dernières années pour rendre leurs chaînes d’approvisionnement plus durables et ne distribueront que des gaz liquides renouvelables à partir de 2050. Nous appelons les décideurs politiques à créer un cadre politique clair afin que les fournisseurs et les investisseurs puissent continuer sur la voie de la durabilité de l’industrie.